mercredi 25 janvier 2017

Haïku numéro quatre

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Dézaley de lumière, l'hiver.
A des années-lumière
de Lucifer














mardi 24 janvier 2017

Haïku numéro trois

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Une obscure clarté flottait pour un instant encore sur Epesses
Lac et vignes engourdies s'assoupiraient bientôt
Ensemble. Janvier en Lavaux

















dimanche 22 janvier 2017

8.04.2002 - 10.01.2017

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Daech, barbare, le monde entier te hait !
Toucher au Tétrapyle de Zénobie tu as osé.
Sniffe donc ta dernière coke fumier !
Fais vite, car demain à cette heure, tu seras écrasé
Vraiment, sans la moindre pitié !















jeudi 19 janvier 2017

Haïku numéro deux

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Etrange régularité des rangs de vigne
Que la neige souligne.
Doit-on y voir, de là-haut, un signe ?
















mardi 17 janvier 2017

Haïku numéro un

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Surgie ce matin du cobalt intense
du Léman immense,
Glacée, en silence, la Tour de Marsens




















dimanche 1 janvier 2017

En 2017, je ne range plus...

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Je ne range plus pour préserver ma vie imaginaire

« Bordélique?», s'interroge Mila, voisine de palier qui cultive un goût prononcé pour le désordre jusqu'aux abords de son paillasson. «J'ai besoin de me sentir entourée, vivante, de faire corps avec tous les objets, accessoires, gadgets et broutilles que j'accumule à mon domicile. L'ordre me fait froid dans le dos, dit-elle. Je pose, j'expose, je compose. Chez moi, rien n'est aseptisé, contrairement aux locaux de l'hôpital où je travaille
Et, lorsqu'on ose demander à la quadra s'il lui arrive de ranger, de se délester, elle argumente: «J'aime conserver ce qui doit l'être. Ni plus ni moins. Je ne suis pas la pointilleuse Mary Poppins mais je sais précisément où tout se trouve», ajoute-t-elle. Devant son chaleureux capharnaüm, on en vient à sourire, conquis par son joyeux fatras et ses créatifs enchevêtrements.
La folie du rangement? Quelle barbe! Les Dan-Sha-Ri. L'art du rangement (Hideko Yamashita, Autrement, 250 p., 17,90 €), Magie du rangement (Marie Kondo, First, 2015) et autres Range ta vie! (Elise Delprat-Alvares, Larousse, 192 p., 12,90 €) promettent de nous faire gagner en rationalité, de nous simplifier la vie, de faire le tri, sortir du «trop», désencombrer notre espace vital, voire de ranger notre moi intérieur... A quoi bon si le désordre ne «dérange» pas? «Au fond, est-ce que ranger, ça ne revient pas un peu à foutre le bordel dans son désordre?», continue d'ailleurs de se demander le Chat de Philippe Geluck.
«Le premier intérêt du bordel, explique sans cynisme Laurence Einfalt, psychologue et fondatrice de Jara, agence de coaching en organisation personnelle, est de présenter une stimulation intellectuelle. Rechercher ses clés pendant vingt minutes, par exemple, est un jeu de piste en soi; un amusant casse-tête en réalité. Et quelle satisfaction de les retrouver enfin!»
C'est aussi l'avis d'Eric Abrahamson, professeur à la Columbia Business School, New York, et auteur d'une théorie du désordre (Un peu de désordre = beaucoup de profit(s), avec David H. Freedman, Flammarion, 2013) selon laquelle le salarié désordonné est plus productif car il mettrait 36 % moins de temps que son collègue cartésien à mettre la main sur un document parmi les piles qui jonchent son bureau. Cette accumulation stimulerait également la créativité et susciterait d'innovantes associations d'idées, bénéfiques pour l'entreprise. Une exhortation à laisser les tours de Pise pulluler dans les open spaces.
«Le bordélique a une relation forte à l'objet. Son pouvoir d'évocation est sans pareil, et sa vie imaginaire bien plus intense aussi», confirme Laurence Einfalt, pour qui l'adepte du bazar «est une personne attendrissante, curieuse et altruiste, un "gardeur" dont il est bon de s'entourer». Pourtant, on leur attribue les pires tares: refus de grandir; déficit d'auto-discipline, manque de rigueur et de volonté, absence de respect pour soi et pour les autres...
«Un intérieur ou un bureau tiré à quatre épingles peut être un frein aux relations sociales, observe Valérie GuilIard, maître de conférences en marketing à l'université Paris-Dauphine. A l'inverse, le désordre, ou tout au moins l'accumulation d'objets avec lesquels le visiteur peut interagir, est un facilitateur de lien social.» Selon l'auteure de Boulimie d'objets (De Boeck, 2014), le désordre permet de faire tomber les masques et rend les gens accessibles et sympathiques.
«L'une de mes erreurs a été de présumer que tout le monde serait heureux de vivre dans un intérieur bien rangé», concède Marie Kondo dans Ranger: l'étincelle du bonheur (Pygmalion, 224 p., 17,90 €), guide illustré de son best-seller La Magie du rangement, écoulé à 5 millions d'exemplaires. La consultante japonaise admet même qu'il ne faudrait jamais obliger quelqu'un à faire place nette «car ce n'est que lorsqu'on accepte inconditionnellement les autres et leurs différences que l'on peut vraiment dire qu'on a terminé de ranger».


Marlène Durez dans Le Monde du samedi 31 décembre 2016 – dimanche 1er – lundi 2 janvier 2017